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mardi 22 novembre 2011

La planète 2011?

10 novembre 2011

Climat : la porte est presque « fermée pour toujours », dit l’Agence internationale de l’énergie


L'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévient dans son nouveau rapport annuel :

"Le monde se dirige vers un changement climatique irréversible."

D'ici 4 ans, les émissions par habitant (!) de la Chine devraient dépasser celles de l'Union européenne, indique l'AIE.

Le Guardian résume l'avertissement lancé par l'institution chargée de conseiller les pays riches de l'OCDE :

"Si l'infrastructure qui repose sur les énergies fossiles n'est pas rapidement modifiée, le monde "perdra pour toujours" la possibilité d'éviter un changement climatique dangereux."

Fatih Birol, chef économiste de l'AIE, lance :

"La porte se referme. Je suis très inquiet – si nous ne changeons pas de direction maintenant dans la manière dont nous utilisons l'énergie, nous allons nous retrouver au-delà de ce qui, d'après les scientifiques, est la [sécurité] minimale. La porte sera fermée pour toujours."

Nous avons déjà produit 80 % du carbone auquel nous avons "droit", si nous voulons rester en deçà d'un réchauffement de 2°C d'ici à la fin du siècle.

Dès 2015, nous aurons atteint 90 % de ce "budget carbone", et dès 2017, tout marge de manœuvre aura disparu, selon l'AIE.

Un réchauffement moyen de 2°C, par rapport au niveau pré-industriel, est la limite recommandée par les climatologues pour éviter le risque de catastrophes globales incontrôlables. La plupart des nations de la planète ont reconnu formellement la nécessité de ne pas dépasser cette limite, sans pour autant prendre les engagements nécessaires.

Fatih Birol insiste :

"Si nous n'avons pas d'accord international efficace d'ici à 2017, alors la porte [permettant de limiter le réchauffement à 2°C] sera fermée pour toujours."

Le protocole de Kyoto, signé en 1997, s'achèvera en 2012. Au-delà, c'est Terre inconnue :

plusieurs pays majeurs tels que la Chine et les Etats-Unis demeurent hostiles à toute contrainte extérieure sur leurs émissions de gaz à effet de serre.

De nombreux autres pays ont exprimé leur souhait de reculer la date d'entrée en vigueur d'un nouvel accord (éventuel). Le Japon, la Russie et la Grande-Bretagne visent explicitement un accord d'ici à 2018-2020 :

après 2017, autrement dit une fois la porte verrouillée "pour toujours".

[ Comme quoi mon papier précédent sur la question, qui a pourtant suscité de très vives réactions – hélas pas sur la "dette carbone", le cœur du problème – n'était pas précisément un scoop :

[oil man] Trop tard pour limiter le réchauffement à 2°C, d'après 'Nature'.

L'étude citée confirme qu'il faudrait que les émissions mondiales déclinent avant 2020 pour conserver une chance raisonnable de ne pas dépasser la limite de + 2°C. A moins d'une révolution (?) ou d'une profonde récession (!), un tel déclin tient aujourd'hui, effectivement, de la chimère. ]